La Cie ” Où en est la nuit ?” en résidence

18 Oct 2022


Entretien avec Céline Clergé, comédienne, autrice, metteuse en scène et directrice de la Compagnie « Où en est la
nuit ?
 » à l’occasion de sa résidence à La Roncette, pour travailler sur La femme des bois, une création inspirée d’un article de la journaliste Florence Aubenas.

De Paris à Redon, quel a été votre parcours ?

J’ai toujours voulu faire du théâtre. J’ai suivi le cours Florent à Paris puis j’ai commencé dans un lieu dédié à la jeune création « La loge ». Ensuite, j’ai découvert le Prato, à Lille, un théâtre de quartier, une scène dédiée au cirque. J’y ai lancé l’écriture d’une première création “Climat de France”.
En 2019, j’ai décidé de créer ma compagnie et j’ai été bien accompagnée à Lille par le théâtre Massenet. Aujourd’hui, je vis à Redon par choix de vivre à la fois à la campagne et en Bretagne. Dans le cadre de ma résidence au théâtre de la
Roncette j’ai pu me lancer dans l’écriture et la mise en scène d’une nouvelle création : La femme des bois.

La femme des bois, vous vous êtes inspirée d’un article de la journaliste Florence Aubenas ?

Oui, un article paru dans le journal Le Monde en avril 2021.C’est l’histoire d’une Jeune femme qui depuis 2009 vit seule dans la forêt des Cévennes, près du village dans lequel elle a grandi. Dans ce village où sa mère est arrivée dans les années 1970
vivait une communauté hippie. « La femme des bois » est sans habitation, elle ne possède rien, elle entre dans les
habitations quand les gens ne sont pas là, elle ne possède plus de relations avec sa famille et ses amis.

elle laisse des petits mots dans les maisons qu’elle visite, l’écriture comme élément de communication, de la poésie comme une langue décalée.

Quel a été votre intérêt pour cette histoire ?
Ce qui m’a intéressée ce n’est pas de savoir pourquoi elle est partie, mais de mettre en scène les figures restant au village. Les personnages sont multiples : la mère, le frère, les gens du village, Maud, une nouvelle habitante et sa fille Suzanne. Les faire parler pour savoir comment ça résonne en eux : l’envie, la jalousie, la répulsion ? Faut-il la laisser faire, l’emmener se faire soigner ?

Avez-vous introduit des éléments fictionnels ?

Oui, j’ai eu envie d’une rencontre entre Amalia, «La femme des bois » et Suzanne la fille de Maud, une rencontre fantasmée, magique. J’ai eu envie de donner de la poésie à Amalia : elle laisse des petits mots dans les maisons qu’elle visite, l’écriture comme élément de communication, de la poésie comme une langue décalée.
Je reviens sur mes personnages qui racontent des moments où eux aussi sont partis : la mère et Maud, ont en commun d’avoir décidé à un moment donné de rompre avec leur vie d’avant, elles se sont isolées et se sont senties mieux, ça résonne avec la fuite d’Amalia qui a décidé de « faire un grand tour » ! Peut-être au fil des années, ne voir que les choses qui nous font du bien.

Quels sont vos projets pour la Compagnie Où en est la nuit ?

Achever l’écriture de cette pièce à la fin de cette année, partir à la recherche d’un co- producteur et de théâtre pour nous produire.

Cie « Où en est la nuit ? » : Page facebook

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