B(R)OSSE, un récit à trois voix : qui êtes vous ?
Moi, Léa je viens du textile, j’ai une formation de costumière, Rachel vient de la danse et du théâtre, Lucie vient de la mode, de la musique et d’une formation aux Beaux-Arts. A la base nous avons un fort attrait pour les arts plastiques. Il nous manquait le récit et nous nous sommes orientées vers le théâtre.
Nos points communs ? Le textile, le féminisme, l’écologie, la liberté et la lecture : on lit beaucoup. C’est notre première résidence dans un théâtre : in situ c’est plus simple de se projeter, être dans l’ambiance travail, un endroit très agréable.
Quel est le fil rouge de votre récit ?
B(R)OSSE met en scène la routine d’un balayeur. Nous racontons le côté aliénant lié au travail mais aussi la résilience possible face à ce monde. Comment remettre de la poésie, du rêve dans un monde où il y a tant d’injonctions ?
Ce spectacle se déroule sous la forme d’une déambulation avec une marionnette hybride entre plusieurs animaux. Elle symbolise la nature, l’insouciance, la transhumance, là il y a un espace de rêve. Mais pour se nourrir elle revient vers la ville car la ville s’étend et prend sur la nature. Comment l’humain et le sauvage peuvent converser, comment inverser les rapports de force ? On n’est pas obligé de tout posséder !
Dans ce dialogue le balayeur s’octroie une pause, ça redonne de la place au rêve.
Comment remettre de la poésie, du rêve dans un monde où il y a tant d’injonctions ?
Avec cette marionnette que vérifiez-vous auprès du public ?
La marionnette permet de retrouver l’enfant qui est en nous. Cette imposante marionnette manipulée par deux personnes impressionne, les gens ont des étoiles dans les yeux et sont attirés par elle : le fantasme d’être ami avec l’animal sauvage.
Avez-vous d’autres projets ?
Cette proposition de déambulation est une première étape après deux ans de Covid. Nous avons très envie de scène, de toute l’ambiance que permet la scène, le son, plus de diversité technique… On ne veut rien s’interdire : musique, marionnettes et puis ouvrir à d’autres artistes.
Une autre thématique en projet autour du féminisme: réinterpréter les mythes , aller vers un changement de regard : figures de la gorgone, de la sirène, Lilith, Sapho, la nymphe… plus tard aller vers une histoire onirique et féminine introduisant la sororité.
Trois comédiennes:
Lea Gesbet , Rachel Hrdy-Merabet et Lucie Lepage.
La Compagnie Gronde a été créée en octobre 2021, et est en résidence au théâtre de Bécherel du 12 au 22 septembre pour une première création : « B(R)OSSE ».
Basée à Rennes.
Entretien réalisé par Yvonne Preteseille
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